Je me souviendrai toujours de la première fois où j'ai entendu parler de Vadim et de Jaclyn.
C'était
un mercredi. Il faisait beau, plutôt chaud. Certains internes étaient
sortis passés l'après midi en ville, comme tous les mercredi. Moi,
j'étais restée. Je sortirai plus tard. J'étais dans l'aquarium, comme
on l'appelle. Cette salle de classe si spécifique, celle des terminales
L. On regardait un film, comme tous les mercredi après midi. Les cours
avaient repris depuis peu. Les profs nous bassinaient déjà avec le bac.
On était le 18/09/03. Un jour de septembre comme tant d’autre.
Et
puis, M.Lenoir, m’a apporté une lettre. Cette lettre, je l’attendais
avec impatience. La lettre venait de Montréal, d’une de mes meilleures
amies. Quand j’ai ouvert et que j’ai commencé à lire, je suis retombée
sur ma chaise et je suis restée comme ça, immobile un long moment.
Puis, j’ai relu les premières lignes et plus, je les lisais, moins j’y
croyais. L’euphorie d’avoir reçu cette lettre a laissé place à du
dégoût. J’aurai préféré ne jamais la recevoir…
Ces lignes, elles
étaient tellement douloureuses à lire et avaient due être aussi
terriblement dur à écrire. Elles m’annonçaient la mort de Jaclyn et de
Vadim…comment ils étaient morts. L’accident était tellement bien décrit
que j’avais l’impression de l’avoir vécu. C’était horrible. Ils étaient
morts que depuis quelques jours et elle avait trouvé la force de
m’écrire pour me le dire. Encore aujourd’hui, je ne sais pas comment
elle a fait pour écrire cette lettre si vite.
Je n’ai pas eu la
chance de les connaître, mais quand j’ai appris leur mort, j’ai pleuré.
Pleuré parce que j’avais du mal à imaginer que 2 personnes…2
adolescents de mon age venaient de nous quittés dans des conditions
horribles. Parce que pour moi, à l’époque, ils n’étaient que des ados,
des enfants, des frères et sœurs, des cousins, des amis, des collègues.
Et j’ai souffert, parce que Mathilde souffrait, parce que leur mort m’a
rappelé à quel point la vie était courte, injuste et incertaine. Parce
que je sais ce que c’est que de perdre quelqu’un qu’on aime.
Aujourd’hui, ça fait 3 ans que j’ai reçu cette lettre…3 ans que vous nous avaient quittés.
Aujourd’hui,
j’ai pensé à vous, comme cela m’arrive souvent, mais avec la même
émotion que tous les 08 septembre depuis ce fameux 08/09/03.
Ce
soir, j’ai allumé des bougies, je les mise devant ma porte, afin que
leur lumière éclaire ma rue, que tous les voient et que vous, où que
vous soyez, vous puissiez les voir aussi.
Ce soir, je les ai laissées s’éteindre, toutes seules, comme votre vite s’est éteinte, il y a 3 ans.
Ce
soir, j’aimerais dire à vos parents, vos familles et tous ceux qui vous
ont connus, aimés et qui vous pleure que je les soutiens et que je suis
de tout cœur avec eux, parce que le plus dur, c’est pour ceux qui reste.
On
dit souvent que certaines personnes, sont comme des anges…qu’elles ne
font que passer dans nos vies…qu’elles nous apportent, nous apprennent
quelque chose et qu’elles repartent.
Pour ceux qui vous ont connus, vous êtes de ces personnes.
Si
la vie vous avez laissé un an de plus, j’aurai eu la chance de vous
rencontrer, mais ça ne s’est pas fait, et ça ne se fera jamais.
Pour moi, vous resterez donc à jamais deux petits bouts d’adultes, qui nous ont quittés trop tôt...
Nanie
Trouvé ICI
pour les 3 ans du drame
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